Mon expérience en Auto-édition

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Je vous raconte mon expérience en auto-édition depuis la sortie de mon livre pour enfants « Un Océan à sauver » le 20 Novembre 2020.

Bilan 5 mois plus tard, c’est près de 750 livres sur 800 qui ont été distribués et presqu’autant de vendus. Si bien, que je relance une impression, de 2000 exemplaires cette fois.

Découvrez le détail dans les paragraphes déroulants ci-dessous.

 

« Un Océan à sauver » sort le 20 Novembre 2020 :

Il y a 5 mois sortait mon premier livre pour enfants auto édité « Un Océan à sauver » et mon site internet était mis en ligne !

C’était le travail de plusieurs mois de travail qui se concrétisait enfin !

Dès la publication de mon site, les commandes sont arrivées, une quinzaine le premier soir et 50 en 4 jours. Mais également des commandes en direct via les réseaux sociaux et mon entourage.

Je prenais mes marques : la gestion des commandes, la réalisation des dédicaces, l’envoi des colis (Lettre suivie, Colissimo, Relais Colis…), tout ça me prenait énormément de temps et de place… mais c’était excitant et valorisant.

J’organisais des remises en main propre ou en Click and Collect, notamment grâce au réseau mis en place par Catherine Azoulai, céramiste à Tours qui est à l’initiative du premier réseau de points relais d’artistes : un réseau de boutiques et d’ateliers de créateurs partenaires qui permettait aux créateurs de déposer leurs commandes dans différents points relais sans contrepartie et de permettre aux clients de venir les retirer sans frais.

Le mois de Décembre passe à une vitesse folle. Je suis débordée mais c’est inespérée et gratifiant, surtout vu le contexte de l’épidémie de COVID19.

Certaines dates de dédicaces programmées avant Noël s’annulent à cause du confinement du mois de novembre et ne sont malheureusement pas reportées.

Mais d’autres arrivent un peu par hasard…

Je dépose courant décembre mes livres au magasin Autour du Vrac place Velpeau à Tours et je repars déjà avec quelques livres de vendus à des clients présents au même moment. Claire, la gérante me propose alors de venir le mercredi suivant pendant 2h pour dédicacer mon livre. Une quinzaine de livres partent pendant ce créneau !

Quelques jours plus tard, c’est à la boutique la Manufacture à Joué-les-Tours que je réalise une dédicace, une vingtaine de livres vendue en 2h… les gens sont au rendez-vous grâce à la publicité faite par Marion la gérante. C’est encore une fois encourageant pour la suite.

Toute cette frénésie, je savais que je la devais à Noël. Je savoure chaque instant. Car j’avais bien conscience que ça ne serait plus pareil après…

Bilan de ce premier mois :

Ce sont 300 livres qui se sont retrouvés sous les sapins à Noël. En un mois, je suis ravie !

D’abord en Indre-et-Loire :

La première librairie que je démarche est la Boîte à livres à Tours. Les libraires du rayon jeunesse m’avaient donné de précieux conseils avant de réaliser la mise en page de mon livre. C’est donc tout naturellement que je leur ai proposé en dépôt à sa sortie. Ce qu’elles ont accepté 🙂 !

S’en suivent la librairie Libr’Enfant également à Tours, Lu et Approuvé à Amboise et aussi dans les magasins Autour du vrac et Day by Day à Tours, puis Graines de Loire à Langeais.

Les exemplaires partent en quelques jours dans certains commerces. J’en redépose même quelques-uns avant Noël. Je suis ravie, les libraires aussi, certains me disent qu’il se vend tout seul, c’est super !

J’apprécie de plus en plus me rendre dans les librairies, il y a une atmosphère que j’adore et le contact avec les libraires me plait. J’en apprends beaucoup, sur leur mode de fonctionnement, les diffuseurs, les distributeurs… je prends quelques infos à chaque fois, au cas où je souhaite passer par un diffuseur un jour… Cette idée est très loin dans ma tête à ce moment-là mais ça m’intéresse de savoir comment cela fonctionne.

Comment cela fonctionne ?

Il y a à priori trois modes de fonctionnement possible pour proposer son livre en librairie :

Le dépôt :

Généralement, les libraires préfèrent prendre mon livre « en dépôt ». C’est-à-dire que je facture les libraires une fois mon livre vendu. S’il ne se vend pas, je récupère mes livres au bout de 3 ou 6 mois, suivant le délai convenu.

L’achat :

Certaines préfèrent m’acheter tout de suite quelques exemplaires car c’est moins lourd à gérer que de faire un point sur les ventes de temps en temps.

Passer par un diffuseur/distributeur :

D’autres refusent les dépôts car c’est parfois lourd à gérer, d’autant plus si la personne ne vient pas récupérer ses livres en temps voulu. La librairie se retrouve alors avec un stock non vendu sur les bras.

Certaines refusent également d’acheter les livres directement auprès de l’éditeur, soit par peur que le livre ne se vende pas ou soit parce qu’il n’existe pas de possibilité de retour.

Elles préfèrent donc passer par un diffuseur/distributeur.

Des diffuseurs (mandatés par les maisons d’édition) leur présentent les livres disponibles dans leur catalogue. Les libraires choisissent les livres et ceux-ci sont envoyés par un distributeur (parfois le diffuseur et le distributeur sont la même société).

Elles règlent les livres commandés et bénéficient souvent d’un système de retour supporté par l’éditeur s’ils ne se vendent pas. Moins de risque…

Mon livre disponible dans d’autres régions :

Je pars fin décembre fêter Noël en Bretagne dans la famille de mon ami et en profite pour déposer mon livre aux alentours : Pont l’Abbé, Loctudy et même Quimper.

Je dépose également mes livres dans des librairies au Mans, à Saumur, à Paris, puis à Vannes, Lorient, Brest…

Je profite de visiter des amis et de la famille dans d’autres régions pour prospecter les librairies aux alentours. Je suis donc susceptible d’y retourner facilement pour récupérer mes livres, au cas où ils ne s’y vendent pas.

Mon livre référencé dans la France entière :

Grâce à un coup de pouce de la Boîte à livres à Tours (merci !!), mon livre est disponible sur la plateforme Titelive qui alimente les bases de données pour les libraires et sites marchands.

Ce qui permet de pouvoir commander mon livre dans toute la France !

Des retours de libraires positifs :

Comme dit plus haut, les retours des libraires sont plutôt bons et il fait même partie pour certaines de leurs meilleures ventes en Jeunesse.

Les livres partent surtout grâce à la mise en avant réalisée par certaines librairies (toujours plus facile de se vendre lorsque le livre est visible sur une table plutôt que rangé dans un rayon).

Malheureusement, dans les villes où je ne passe occasionnellement, le réassort n’est pas rapide (à ce jour, quelques librairies sur Paris, le Mans et Orléans attendent mon passage pour avoir mon livre en dépôt).

Parfois, certaines librairies non prospectées reçoivent même des commandes de clients ayant pris connaissance de mon livre via les réseaux sociaux ou les articles parus dans la Presse.

Liste des points de vente à retrouver ici : Où trouver mon livre pour enfants « Un Océan à sauver » ?

L’après Noël :

Mes journées sont remplies de mails envoyés aux libraires, aux bibliothèques, aux radios, aux TV et journaux locaux et même nationaux (oui, on sait jamais 😉), aux festivals autour du livre et de l’environnement… je relance, je gère mes quelques commandes (qui ont bien évidemment diminuées en janvier).

Janvier est un mois creux mais je vends une cinquantaine de livres en tout. Puis Février, un tout petit moins…

Se faire connaître…

Le livre se vend bien, grâce à Noël mais la promotion aide aussi beaucoup.

Je passe tout d’abord début Décembre sur radio RCF Saint Martin dans l’émission « Bonjour la Terre » animée par Eric Pérennec, pour expliquer mon parcours, mon tour du monde (qui est l’origine de l’envie d’écrire « Un Océan à sauver ») et mon livre.

J’envoie ensuite un mail à TV Tours qui me recontacte pour un court reportage réalisé par le journaliste Romain Delville, sur mon travail et mon album jeunesse « Un Océan à sauver », diffusé dans le journal du 18 Décembre. Journal du 18 Décembre 2020 (13e minute).

Puis, mon livre est présenté dans une chronique réalisée par Lucas Chopin, journaliste sur TV TOURS,  dédiée aux cadeaux locaux dans l’émission Tilt animée par Émilie Tardif. Une belle idée de cadeau local et responsable à retrouver sous les sapins. Emission du 21 Décembre 2020 (10e minute).

Je passe ensuite en direct sur France Bleu Touraine dans l’émission « L’Air du Temps » le 30 Décembre animée par Camille Esnault, puis dans l’émission « Je serais pas étonné qu’on ferme » le 11 Janvier animée par Alain Joly.

Je suis également contactée par la journaliste Mariella Esvant de la Nouvelle République qui rédige un très bel article donnant au fil des lignes nombre d’informations sur mon métier d’illustratrice. Parfois évoquées très brièvement lors de notre rencontre mais fidèlement retranscrites.

De passage en Bretagne pour le fêtes, j’en profite pour démarcher le quotidien Le Télégramme puis Ouest France qui répondent favorablement à ma demande. Le sujet sur l’environnement et les déchets dans les océans, ainsi que le fait que l’histoire se déroule en Bretagne les intéressent.

Un article sort début janvier suite à une interview réalisée par Gwenn Hamp pour Le Télégramme dans le très beau cadre Lescolinois.

Un second article sort juste après, réalisé par le journaliste Yves Ducret devant le port de Pont l’Abbé pour Ouest France.

Suite à ces parutions, mon livre déposé quelques jours plus tôt dans les librairies bretonnes font des heureux. J’ai dû à ma grande surprise redéposer des livres avant de rentrer sur Tours début Janvier. J’ai eu également des commandes provenant de Bretagne sur mon site internet juste après la parution des articles.

La promotion, n’est vraiment pas ce que je préfère (beaucoup de stress !), mais ça aide beaucoup à faire connaître mon livre et le diffuser.

Auto-édité, un travail de commercial et de négociation

En réalité, je n’ai pas grand-chose à négocier. Je ne peux appliquer une remise professionnelle au-delà de 30%. Lorsqu’on me demande plus, je refuse (sauf dans de très rares exceptions). Je propose donc entre 20 et 30%, certains libraires acceptent moins que 30% car ils n’ont pas de frais de port à payer donc ça leur semble cohérent.

Mes journées sont rythmées par la prospection (envoi de mails, appels, relances), devis, factures, communication, site internet, dépôt, gestion des quelques commandes que je reçois. En décembre, les commandes via mon site sont nombreuses, plusieurs fois par jour. En janvier, plusieurs fois par semaine et de semaine en semaine c’est plutôt 1 à 2 fois.

Vivre de l’auto-édition ?

Mes journées sont bien chargées mais je ne peux cependant pas envisager d’en vivre pour le moment.

Si j’avais 3 ou 4 livres, ce serait peut-être le cas…

Mais s’auto-éditer est un travail à plein temps qui laisse peu de temps pour la création… Je n’ai pas touché à mes pinceaux pendant les trois premiers mois d’activité.

J’assure la diffusion, la distribution, la gestion des commandes internet, des envois, de la communication, de la prospection (salons, dédicaces…) de la comptabilité. En plus de mon autre activité d’artiste/auteure.

On me demande souvent pourquoi je ne passe pas par un éditeur. Hormis le fait que mon livre ne serait pas forcément imprimé en France (et donc pas dans une démarche responsable comme je le voudrais), je vous donne toutes les réponses dans cet article : Auto-édition : pourquoi s’auto-éditer ?

Mon livre marche bien dans les villes où il est présent. Je me dis alors qu’il pourrait également marcher dans celles où il ne l’est pas. 

Le problème, c’est que je ne peux pas aller dans toute la France. J’associe mes dépôts dans les librairies dans les villes où j’ai des amis et de la famille. Mais je ne peux pas aller dans les villes où je ne connais personne. Le trajet et le logement me feraient vendre mon livre à perte…

Je suis donc un peu frustrée de ne pas pouvoir le distribuer partout.

D’autant plus quand je reçois quelques mails et appels de libraires de régions où je ne connais personne qui me demande comment faire pour avoir mon livre ?

Les frais de port sont tellement élevés que je ne peux envisager de les supporter. Je peux cependant les partager à partir de 10 livres. Mais dans le cas d’un achat ferme et non d’un dépôt.

Je commence donc à me demander si je ne vais pas passer par un diffuseur et distributeur qui enverront mon livre aux libraires. Avec l’envoi des autres livres,  l’envoi est plus facilement supportable pour les libraires. Mais passer par un diffuseur et/ou distributeur a un coût.

J’envoie plusieurs mails pour connaître les tarifs. Je reçois peu de retours et ceux qui me répondent m’informe prendre 60% (dont la remise libraire). Je comprends mais c’est trop pour moi. Il ne me resterait même pas de quoi réimprimer un livre et aucun bénéfice. Ce n’est pas viable. Je continue donc, pour le moment, à le distribuer seule…

Auto-édition, un statut peu pris au sérieux :

J’ai souvent peur de prononcer le mot « Auto-édition » lors de ma prospection.

En effet, on est souvent peu pris au sérieux avec ce statut. Que ce soit pour proposer mon livre à la vente dans les librairies ou même lorsque je recherchais un imprimeur.

C’est donc toujours un cap difficile au téléphone (de peur de me faire couper la parole lorsque je prononce le mot « auto-édition).

Ils s’attendent souvent à un livre de faible qualité et « petit budget », mais proposé à un prix de vente élevé. Ce qui le rendrait difficile à vendre.

Beaucoup de libraires préfèrent donc voir le livre en vrai avant de me confirmer les prendre en dépôt.

D’autres libraires refusent de prendre mon livre en dépôt car ils ne veulent pas « casser » la chaîne du livre et souhaitent travailler exclusivement avec les diffuseurs / distributeurs et maisons d’édition.

Cependant, je reçois plutôt un bel accueil lors de mes prospections.

A l’exception d’une fois où une libraire parisienne me répond qu’il y a « à boire et à manger dans les livres sur le thème écologique » et qu’elle ne veut même pas regarder mon livre. Cette gentille libraire finit même par me raccrocher au nez…

Indépendant n’est pas un vrai travail :

Que l’on soit auteur, illustrateur ou auto-éditeur et donc travailleur indépendant, on n’est souvent peu considéré comme réalisant un vrai métier. A en voir les propositions financières et les droits d’auteurs versés… Les gens considèrent que c’est un « loisir », une « passion »et qu’on ne fait pas grand chose de nos journées.

Il en est de même pour les interventions scolaires que les gens pensent être gratuites. L’intervenant prépare son intervention, vient avec ses propres moyens parfois de loin, doit prévoir à manger, bloque une demi-journée voire une journée entière et intervient auprès d’un public…

Une réimpression qui se profile :

Les semaines passent, des dédicaces se programment et mon stock diminue plus vite que je ne le pensais. Je commence même à freiner mes dépôts.

Je décide en Avril 2021 de signer pour une réimpression. Je réfléchis longtemps sur la quantité et pars finalement sur 2000 exemplaires. Oui, c’est beaucoup !

J’ai conscience que les ventes seront sûrement moins rapides qu’à Noël mais j’ai encore beaucoup de librairies à prospecter et surtout des dédicaces qui sont calées. L’occasion de faire connaître mon livre à un autre public que mon entourage et sur les réseaux sociaux.

Et puis, c’est un livre que je veux pouvoir proposer sur plusieurs années. Alors, je me lance et réinvestis tout ce que j’ai gagné jusqu’à aujourd’hui avec sa vente. Mon livre est actuellement en cours de réimpression !

Un second livre :

Je suis sur un projet d’un second livre auto-édité avec pour thème encore une fois l’environnement. Comme pour le premier, j’ai déjà quelques illustrations en tête. J’ai bien sûr une idée du texte mais je dois le peaufiner encore avant de me lancer.

Et puis, la diffusion et la distribution d’Un Océan à sauver me prend beaucoup de temps.

De plus, je commence début Juin un nouvel emploi. Architecte d’intérieur de métier, je souhaite allier cette activité de salariée avec mon activité d’indépendante. Ce qui me permet un équilibre personnel et également financier et social. L’auto-édition ne me permettant pas d’en vivre.

Je continuerai cependant à diffuser mon livre, à avancer le second, à exposer, à répondre aux commandes et à réaliser des dédicaces.

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